02.12.2025

Comment détruire ses couverts végétaux ?

Avant d’aborder la destruction des couverts, parlons de leurs bénéfices !
Un couvert végétal vivant, c’est un allié agronomique précieux pour votre sol. Selon sa composition, il limite l’érosion, limite le salissement, structure le sol, stimule la vie microbienne, capture les nitrates et restitue des éléments nutritifs à la culture suivante. 
Aussi, plus votre couvert restera en place, plus il travaillera pour vous ! 
Mais vient le moment où il faut prévoir la destruction des couverts pour préparer les cultures suivantes. Cette étape décisive de l’interculture n’est pourtant pas tout le temps anticipée.
Cette destruction doit être raisonnée selon votre sol, le type de couvert, la météo, le matériel disponible, mais aussi la réglementation. 
Avant toute intervention, pensez à consulter les Directives Nitrates et les BCAE applicables à votre secteur. Elles précisent les dates et les conditions dans lesquelles la destruction des couverts d’interculture est autorisée. 

Quelles sont les principales méthodes de destruction d'un couvert d'interculture :


1 - Utiliser l’action du gel naturel, une solution gratuite mais aléatoire

Le gel est la méthode la plus simple et la moins coûteuse : aucune intervention mécanique, aucun tassement. Il est efficace sur des espèces gélives comme la moutarde blanche et brune, le radis asiatique, le trèfle d’Alexandrie ou les lentilles. Cependant, son efficacité dépend de l’intensité du froid et du stade de l’espèce.
Pour détruire complètement une moutarde, il faut atteindre des températures de -5 à -10 °C, et pour des légumineuses comme la vesce ou la féverole, la sensibilité est similaire. Un couvert bien développé gèle plus facilement qu’un couvert jeune. À l’inverse, certaines espèces comme le trèfle incarnat, le seigle, l’avoine ou le triticale résistent au gel.
Avec des hivers de plus en plus doux, compter uniquement sur le gel est risqué, surtout dans l’ouest et le sud de la France où la probabilité d’atteindre ces températures est faible. Dans le quart nord-est, cette méthode reste fiable.
Points forts : action naturelle gratuite, aucun tassement, respect de la structure du sol.
Limites : non-maîtrise de la date de destruction, risque de destruction incomplète nécessitant une intervention, risque de repousses.

couverts végétaux, espèces sensibles au gel pour la destruction

2 - Effectuer un roulage sur un couvert gelé pour renforcer l’action du froid

Le roulage sur gel consiste à passer un rouleau (type Cambridge ou faca) lorsque la végétation est gelée, même légèrement. Cette action fragilise les tiges et accélère la destruction. Elle est particulièrement efficace sur des espèces à tige creuse comme la féverole, la moutarde ou la phacélie.
Cette technique est rapide (débit de chantier 4 à 5 ha/h pour un rouleau de 8 mètres) et peu coûteuse (environ 20 €/ha), mais elle exige une grande réactivité : les créneaux de gel sont courts et souvent imprévisibles. Elle doit être réalisée sur sol portant pour éviter le tassement de la parcelle.
En conditions humides ou en climat doux, les opportunités sont rares. Dans les régions froides, elle reste une option intéressante pour sécuriser la destruction sans recourir à des méthodes plus coûteuses.
Points forts : faible coût, efficacité renforcée sur gel.
Limites : dépendance aux conditions météo, risque de tassement si sol n’est pas gelé.


3 – Broyer le couvert, une méthode mécanique efficace sur la plupart des espèces

Le broyage est la technique mécanique la plus facile à mettre en œuvre et la plus répandue. Il consiste à réduire la biomasse en surface pour faciliter la décomposition au sol et préparer le futur travail de la parcelle. Il est adapté à la majorité des couverts, moutardes, phacélie, légumineuses, etc. Attention aux graminées qui peuvent repartir après la coupe.
Le broyage peut être réalisé avec des broyeurs à axe horizontal (broyage fin, idéal avant enfouissement), des broyeurs à axe vertical (broyage plus grossier) ou des rouleaux destructeurs. Le coût est assez faible pour une destruction au rouleau et le débit de chantier assez élevé. Si le sol n’est pas ressuyé, attention au risque de tassement. 
Points forts : simple à mettre en œuvre, efficace et favorise la minéralisation.
Limites : risque de tassement si le sol est humide, repousse de certaines espèces.


4 – Le travail du sol : la méthode « 2 en 1 », destruction du couvert et préparation du lit de semences.

Le travail du sol a pour objectif de détruire le couvert tout en préparant le lit de semences.
Le déchaumage superficiel : il coupe les racines et mélange la biomasse dans les 5 à 10 cm de sol. Les outils à disques sont efficaces, mais attention au risque de multiplication des vivaces. Les outils à dents arrachent mais ne tranchent pas, ce qui peut nécessiter un broyage préalable. Cette méthode est adaptée aux agriculteurs en TCS (technique culturale simplifiée).  
Le labour : efficace pour enfouir le couvert en profondeur, mais nécessite un sol bien ressuyé. En sols argileux, il doit être anticipé pour profiter des alternances gel/dégel. En sortie d’hiver, attention au risque de « structure plastique » et de semis difficile.
Pour des couverts très développés (plus de 50 cm), il est souvent nécessaire d’effectuer un broyage préalable pour éviter les bourrages lors du labour ou du déchaumage.
Points forts : destruction complète, préparation du sol.
Limites : risque de bourrage, risque de compaction en cas de sol humide, coût élevé et faible débit pour le labour.


5 – La destruction chimique : une solution en dernier recours

L’utilisation d’un herbicide non-sélectif (glyphosate, 2,4-D) reste autorisée dans certains cas : non-labour, sol hydromorphe ou lutte réglementée (chardon, ambroisie…). Elle présente des avantages : pas de tassement, intervention facilement planifiable, efficacité sur la plupart des espèces. Cependant, la destruction chimique doit être envisagée en dernier recours, dans le respect strict de la réglementation et des cahiers des charges. 
Notons que certains systèmes sont assez dépendants de la destruction chimique, c’est le cas de l’agriculture de conservation (ACS) et des techniques culturales simplifiées (TCS) qui ont comme objectif de limiter le travail du sol. 
Points forts : souplesse, efficacité, préservation de la structure du sol.
Limites : contraintes réglementaires, impact environnemental, dépendance à la chimie.

tableau comparatif des méthodes pour détruire un couvert d'interculture


La destruction d’un couvert végétal n’efface pas ses bénéfices, elle les prolonge ! 
Aussi, pour bien raisonner cette étape, il est important d’anticiper le mode de destruction souhaité et ainsi d’adapter la composition du couvert (espèces et variétés) à cette méthode. 

Voir notre gamme de couverts végétaux

En savoir plus sur les couverts anti-nématodes

En savoir plus sur les couverts SAS FLY pour semis à la volée avant moisson